Le hack informatique expliqué à ma grand-mère
« C’est de la faute des hackers » : Une phrase que l’on entend depuis une quinzaine d’années, mais qui a été utilisée pour la première fois au début des années 80 par le magazine Newsweek, afin de déterminer la pratique visant à un échange discret d’informations illégales et/ou personnelles. Mais utilise-t-on ce terme comme il se doit ? Démêlons le vrai du faux et faisons la lumière sur ces bruits de couloirs qui ont enlevé ses lettres de noblesse au hack informatique.
Pirate ou hacker, les deux faces d’une même pièce
« Oh mon dieu, que tous ces mots de passe me fatiguent ! Qui ça peut intéresser ce que je tweete ?
– Pas grand monde, effectivement, si on se limite à notre échelle, mais imagines une personne ayant accès à tous les comptes de tous les utilisateurs du monde, ça n’a pas le même impact !
– Oui c’est vrai, avec tous ces pirates, y’a plus rien en sécurité aujourd’hui… De mon temps on était plus respectueux de la vie privée des gens.
– Pour être honnête, je ne pense pas que les pirates s’intéressent à nos petites affaires. Disons plutôt qu’ils s’amusent des lacunes de tel ou tel logiciel ou application, à seule fin de s’amuser ou pour une question de renommée au sein du monde du piratage informatique.
– Dans ce cas, pourquoi aucun ne se dit qu’il va résoudre le problème plutôt qu’embêter de pauvres gens qui n’ont rien demandé ?
– Je te rassure Mamie, il y en a. C’est ceux que l’on appelle des hackers. Ça vient de l’anglais to hack, qui veut dire bidouiller ou trafiquer. Eux, ont tendance à essayer de combler les trous dans les structures informatiques. C’est ce que l’on appelle « patcher ».
– D’accord, donc on a d’un côté les méchants, les pirates, contre les gentils, les hackers, c’est bien ça ?
– Ce n’est pas si manichéen Mamie. Disons pour faire simple, que ce qui différencie les uns des autres, c’est que l’un va essayer de combler les brèches, quand l’autre va essayer d’exploiter les dites failles. »
Les hackers, alchimistes informatiques qui changent le plomb en code
« D’accord je vois la différence entre les deux. Mais d’un point de vue pratique, qu’est-ce qui différencie l’un de l’autre ? Libre a chacun de passer d’un bord à l’autre sans demander de compte à personne, n’est-ce pas ?
– En soi, tu as raison, mais le hack est une pratique considérée comme noble, dans le sens où elle est soumise à des règles précises, dont par exemple l’éthique du hacker, qui a été mise en place au MIT (Massachusetts Institute of Technology). Il se compose de six règles, ou plutôt de six concepts qui permettent de définir la mouvance de cette pratique.
– Ca m’a l’air bien compliqué tout ça. Mais dis-moi, c’est un travail ?
– Oui, tout à fait. Le hacker est un élément essentiel dans une société qui a l’informatique comme fond de commerce : Les hackers sont le moyen le plus simple d’éviter le piratage. Comme ils connaissent les défauts, ils peuvent les corriger et ainsi assurer la stabilité d’un concept. En plus, la démarche étant faite par plaisir, passion ou jeu, les solutions sont toujours apportées dans un temps record. C’est un peu comme des défis à relever chaque jour pour eux.
– Et bien, je ne me doutais même pas qu’il existait ce genre de travail… Bon moi aussi je vais aller nous hacker un petit quelque chose à manger »
Crédit photo : Mtvstat